Autant le dire… : mort subite d’Idriss Deby, comme Kabila et son fils !

Au Tchad, et même un peu partout à travers le continent, on s’attendait à tout sauf à la mort du Maréchal Président Idriss Deby, nouvellement réélu pour un sixième mandat. Et pourtant, c’est bien vrai, Idriss Deby Itno est bel et bien mort, « des suites de blessures reçues sur le front ». On savait Idriss Deby toujours aux côtés de ses hommes au front pour défendre le Tchad mais aussi et surtout son pouvoir, vieux de trente-un an.

Mais, on ne savait pas qu’il pouvait s’exposer (ou qu’on pouvait l’exposer) au point qu’il reçoive des blessures sur le front. S’il est vrai qu’Idriss Deby a reçu des blessures sur le front et en est mort, c’est que la puissante armée tchadienne, présente sur des terrains d’opérations difficiles dans plusieurs conflits sur le continent ne l’est que de façade.

Car, s’il y a quelqu’un qui devait être suffisamment protégé au moment où les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont repris le combat, c’est bien le chef de l’Etat, Idriss Deby. En atteignant le président en personne sur le front, les FACT ont gagné le combat du Tchad. A moins qu’il ait été fait comme un certain Laurent-Désiré Kabila en 2001 en République démocratique du Congo alors que dix jours auparavant il était investi président de la République.

Et la comparaison se poursuit. En ce mois de janvier 2001, alors que Laurent-Désiré Kabila venait d’être assassiné, c’est son fils Joseph Kabila qui assure la continuité du pouvoir avant de se faire élire président de la République. Au Tchad, après la mort d’Idriss Deby, c’est son fils, un général Mahamat Idriss Itno qui prend le pouvoir, avec autour de lui toute la hiérarchie militaire. Lui-même étant « Général quatre étoiles ». Qu’à cela ne tienne !

La mort d’Idriss Deby crée un vide et également des inquiétudes au sein des pays du G5 Sahel, actuellement en proie au terrorisme. Car, le Tchad et son président constituaient une véritable force contre les terroristes. A ce niveau, il va falloir revoir la stratégie. Tout en souhaitant que le Tchad ne connaisse pas de déstabilisation après la mort de son Maréchal.

Quant à la France, elle perd un allié de taille au Sahel. On se rappelle qu’en février dernier, Idriss Deby avait envoyé un contingent de 1 200 soldats aux confins de la zone des trois frontières (Mali, Burkina, Niger) pour lutter contre le terrorisme. Un contingent dont la contribution aux côtés de la Force Barkhane n’est pas du tout négligeable.

S’il y a un hommage qui doit être rendu à Idriss Deby, tant dans son pays au Tchad qu’au sein du G5 Sahel, c’est de poursuivre son combat militaire panafricain. Même si sur le plan démocratique il n’est pas un bon exemple. Si les rebelles du FACT peuvent se réjouir d’avoir sa tête, ils doivent désormais s’inscrire dans la dynamique d’un Tchad de renouveau. Comme le préconisent les nouvelles autorités du Conseil militaire de transition.

Dabaoué Audrianne KANI

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