Hausse du cours du baril de pétrole : Le Burkina tiendra-t-il ?

 

La montée du prix du pétrole sur le marché international est de plus en plus inquiétante. Si du côté de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), on ne pipe mot, il est à craindre que les Burkinabè soient appelés à mettre, une fois de plus, la main à la poche.

En effet, le baril de pétrole Brent ou Brut de mer du Nord a tendance à s’approcher dangereusement de la barre de 100 $. Un seuil jamais atteint depuis l’été 2022. Le lundi 18 septembre 2023 à Londres, il prenait 0,28% à 94,19 dollars, après avoir culminé jusqu’à 94,78 dollars pour livraison en novembre. Et cela s’est confirmé le lendemain, 19 septembre. A l’ouverture il était côté à 94,66 $ pour atteindre 95,33 $ à la mi-journée. Il y a un mois, le 24 août, il était à 83,07 $ le baril.

Depuis fin juin, le prix du Brent a flambé d’environ 25%.  Selon les analystes d’Energi Danmark, le marché du pétrole “reçoit actuellement de nombreux signaux haussiers“, avec “une demande croissante aux États-Unis et en Chine, tandis que l’offre est confrontée à des limitations (…) intentionnelles“. Les spécialistes craignent un déficit important sur le marché avec les réductions volontaires de l’Arabie saoudite et de la Russie de l’ordre de 1,3 million de barils par jour. Une décision que les deux pays ont décidé de prolonger jusqu’en fin 2023.

En effet, pour ce qui nous concerne, une perspective de la tendance haussière du prix du pétrole va troubler le sommeil des Burkinabè déjà éprouvés par la cherté de la vie. Cela, d’autant plus que la dernière augmentation les prix actuels à la pompe de 100 FCFA/l, passant de 750 à 850 FCFA/l pour l’essence et de 575 à 675 FCFA/l pour le gasoil, date de février 2023. Avant celle-là, la précédente augmentation du 18 août 2022, était de 35 FCFA pour le super 91 et 30 francs le gasoil. Le risque de voir le prix de l’essence augmenter encore à la pompe ne peut plus être écarté. Avec son corolaire d’augmentations en cascades des prix des autres marchandises, à commencer par ceux des transports.

En effet, il faut savoir que les prix des hydrocarbures sont subventionnés par l’Etat pour les rendre accessibles aux consommateurs. Or, par ces temps de crise sécuritaire, la priorité des priorités pour l’Etat est la lutte contre le terrorisme. Ce qui nécessite une réorientation des dépenses publiques. Si bien que l’Etat a du mal à honorer ses engagements dans des délais raisonnables vis-à-vis de la SONABHY. Mettant ainsi sous tension la trésorerie de la nationale du pétrole. Qui pourrait, en cas de défaut ou de retard de payement, se voir coupé le robinet par ses fournisseurs. Croisons donc les doigts, et gageons que ce ne soit qu’un mauvais rêve !

Aly KONATE

alykonat@yahoo.fr

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