Les unités de transformation et de valorisation des déchets plastiques s’implantent à Bobo-Dioulasso grâce à des acheteurs de ses sachets. Nous avons pris langue avec certains d’eux ce dimanche 8 octobre 2023.
Les sachets plastiques abandonnés dans la nature sont collectés par les femmes et les enfants qui les vendent à Drissa Kansambe à Belleville. Depuis 6 ans, il exerce avec amour et passion l’achat des sachets plastique. Cette idée vient de son ami qui, lors de son voyage au Ghana, a vu la machine de transformation des sachets et lui a proposé de travailler ensemble. Lui, il les achète chez les femmes et l’ami en question les transforme en planche à laver les habits et en sachets noirs. D’autres sont emballés et expédiés au Sénégal pour en faire des nattes.
Et depuis lors, ils sont devenus associés jusqu’à ce jour. Les sachets plastiques sont achetés à 100 FCFA/kg en saison sèche et à 75 FCFA/kg en saison pluvieuse, car l’eau de pluie mouille les sachets et les rend plus lourds. Aussi, loue-t-il le service d’autres personnes pour l’aider. « Seul, je ne peux pas ; j’emploie plus de 7 jeunes pour m’aider à travailler », dit Drissa Kansambé. En effets, certains trient les mauvais plastiques, puisque tous les plastiques ne sont pas achetables. Par exemple, il n’achète pas les sachets noirs. Il dit ne pas fondre comme il veut, parce que les sachets fondus doivent sortir en couleur rouge. Ce n’est pas le cas avec le sachet noir.
Certains jeunes partent peser les sachets chez certains clients. Il dit les payer ces jeunes à 13000 FCFA par semaine chacun. Les difficultés qu’il rencontre sont au niveau de la sélection des sachets. « Certaines femmes ramassent avec du sable pour que ça pèse plus. Dans ce cas si tu n’es pas vigilant, tu achètes et arrivé dans l’usine on ne les prend», dit-il. Il rajoute que les services des Eaux forêts disent d’amener 300 000 FCFA pour obtenir un papier, car le métier qu’il exerce rentre dans le cadre de l’environnement. Selon eux, ils rejettent des batteries dans la nature après la transformation par les machines. Ils doivent avoir un papier qui montre clairement que c’est eux qui font le travail des sachets.
En dépit des difficultés, le domaine est rentable car chaque jour y a des collectes partout. Les unités de transformation également en profitent. FASO PLACE SARL, sise au secteur 23 de Bobo est aussi dans ce domaine. Elle emploie une trentaine de personnes dont une vingtaine de femmes. Chacun a son rôle dans l’entreprise et le travail se fait suivant un cycle défini. Il y a plusieurs types de plastiques (sachets, bidons, sceaux, chaises, tuyaux). D’abord, ces femmes ont pour rôle de trier, de classer les plastiques à chaque livraison et de les laver.
Ensuite, une machine pour les broie en petits morceaux. Enfin, ces morceaux sont emballés dans des sacs pour être livrés à une usine de fabrication des plastiques située à Bobo sur la route de Bama ou pour expédier au Ghana (commande de 40 à 50 tonnes/mois). « Ce secteur d’activité est bénéfique, mais nous faisons face à plusieurs obstacles comme les frais des papiers qui sont trop élevés pour nous. On les fait à 50 0000 FCFA. Nous sommes exposés aux moustiques, l’insuffisance de stock. A cause de la concurrence nous sommes obligés d’aller dans d’autres localités pour en chercher (Bama, Banfora) », nous explique Marc Kaboré, le gérant de FASO PLACE SARL.
Ils interpellent les autorités à se pencher au niveau de l’établissement du document de l’environnement. Car s’ils doivent arrêter leur activité à cause de cela, à quoi ressembleront nos rues ? Que deviendront ces femmes, ces enfants qui vivent de la collecte des plastiques ?
Zenabou SANA
Oumou-Koulsoum OUEDRAOGO/ Stagiaires