Depuis ce mois de janvier 2016, le Burkina Faso est devenu la cible des attaques terroristes à répétition. Elles sont devenues quasi-quotidiennes. Au départ, ces attaques des terroristes dont le but principal reste toujours à rechercher étaient focalisées sur les forces de défense et de sécurité. Au fur et à mesure que nous évoluons dans le temps, les barbaries des terroristes se sont tournées en partie sur les populations civiles qui sont les plus vulnérables. Plusieurs centaines de civils y ont perdu la vie. Puis, ils ont commencé à s’attaquer aux autorités locales. Des conseillers municipaux ont payé les frais du terrorisme. Des maires dont le député maire de Djibo, Oumarou Dicko assassiné le 03 novembre dernier sur l’axe reliant Djibo à Namissiguiya; puis ce fut le tour de Souleymane Zabré, maire de la commune de Pensa alors qu’escorté par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de tomber dans une embuscade sur l’axe Barsalgho-Pensa. La dernière autorité dont le convoi a été attaqué est Mathias Tankoano, président du Conseil supérieur de la communication (CSC) alors qu’il revenait de la commune de Tambaga. Son escorte fut l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé suivi de coups de feu. Plus de peur que de mal. Le bilan fait état de trois militaires légèrement blessés et des dégâts matériels.
A dire que les terroristes ont véritablement décidé de s’en prendre à tous, surtout aux autorités. A l’orée de la campagne électorale, une telle situation est inquiétante pour les hommes politiques qui doivent sillonner tout le territoire à la conquête de l’électorat. Si rien n’est fait pour assurer la campagne électorale de la présidentielle et des législatives (puis les municipales plus tard), il y a des inquiétudes à se faire.
Ce qui pourrait donner raison au président de l’Assemblée nationale qui, après une tournée dans les régions soumises aux attaques terroristes, avait fait une proposition de prolongation du mandat des députés en attendant que la lutte contre le terrorisme porte des fruits. Car Alassane Bala Sakandé est convaincu que quelque soit la puissance des armes que nous avons, tant qu’il n’y a pas de réconciliation, «nous ne pouvons pas venir à bout du terrorisme».
En tout cas ce qui vient de se passer ce dimanche 12 juillet est un mauvais signe et ne présage rien de bon.
Aymeric KANI